mardi 12 mars 2013

C'est pas d'la photo... mais c'est quand même très bien!

"Je vis, je meurs : je me brûle et me noie,
J'ai chaud extrême en endurant froidure;
La vie m'est et trop molle et trop dure,
J'ai grands ennuis entremêlés de joie.

Tout en un coup je ris et je larmoie,
Et en plaisir maint grief tourment j'endure;
Mon bien s'en va, et à jamais il dure,
Tout en un coup je sèche et je verdoie.

Ainsi Amour inconstamment me mène
Et, quand je pense avoir plus de douleur,
Sans y penser je me trouve hors de peine.

Puis, quand je crois ma joie être certaine,
Et être en haut de mon désiré heur,
Il me remet en mon premier malheur."
(Louise Labé)

1 commentaire:

Emanille a dit…


Je ne voudrais pas être inconvenante derrière ce si beau texte de Louise Labé...

J'ose....

La joie


J’ai rossé mon chagrin à coups de rires, il reste de lui quelques graines éparpillées çà et là sur le sol de mon cœur, elles se dessèchent et crient à l’abandon .

La joie , elle, sautillante comme elle peut l’être, s’est faufilée à sa place sans plus attendre. Elle frétillait de sa farce et déjà me faisait la courbette. Je n’y résistai point et l’accueillis à grands renforts de sourires qui éclataient dans des silences d’étonnement. Je refis connaissance en l’abordant fragilement, genoux écorchés sur des tas de cailloux.

Alors, mes déveines se sont effritées et leurs cendres se sont réfugiées dans le vide d’un des morceaux du puzzle de ma vie qui les guettaient, bras ouverts, chargés de tendresse pour elles. N’avaient-elles pas partagé le même pré que mes bonheurs ? Fleuri ce pré de chardons et de marguerites qui se disputaient la place dans mon cœur léger ou triste aux grés de leurs caprices.

Allez, la joie reste dans mon jardin
Toi, je ne te rosserai que de cajoleries,
Je te bichonnerai de la caresse de mes yeux,
Je te nourrirai de mes grands rires revenus,
Je te réchaufferai au feu de mes élans,
Je danserai avec toi dans de folles rigolades,
J’engrangerai pour toi des greniers d’Amour
Je porterai sur mes sourires le refrain de ton retour.

Et dans ces hivers où le brouillard tentera de démêler nos accords , je glisserai dans ses volutes des notes aux accents si chauds que nous en resterons accolées l’une à l’autre !!!!!!