lundi 12 novembre 2012

En pensant à Franz Bartelt























 
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"Il n’est pas utile de savoir où l’on va. Ni de chercher un lieu où aller. Le monde se propose à notre appétit, quand il le veut. Il s’ouvre. Il dégage des perspectives, élargit le brin d’herbe jusqu’à la fenêtre et le coin de fenêtre au ciel tout entier. On ne voyage que dans l’abandon. Sans horaires. Et, de préférence, sans retour."
(Franz Bartelt, Petit éloge de la vie de tous les jours)

"Il n'y a à vrai dire que lorsqu'on a vu une femme manger de la soupe qu'on peut prétendre la connaître assez bien. La façon de tenir la cuillère, de la porter à la bouche, de l'introduire plus ou moins profondément, de la serrer plus ou moins entre les lèvres, d'en renverser le contenu ou bien de l'aspirer, la vitesse ou la lenteur avec laquelle l'assiettée est consommée, la position du corps, celle des paupières, ce à quoi aussi pendant ce temps s'occupe la main libre, crispée sur la serviette, immobile sur la nappe, jouant avec de la mie de pain, tout participe de l'expression intime de la personne.

Une bonne mangeuse de soupe, élégante sans trop de raffinement, décidée sans trop de précisions, se révèle presque toujours être d'excellente compagnie à l'heure du déduit.


Je crois sincèrement qu'avant d'engager une relation durable, il est impératif d'avoir partagé la soupe. L'amour y trouve plus facilement sa vérité que dans le ronronnement menteur de la versification."
(Franz Bartelt, Les bottes rouges)

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Soupe ou tasse de thé ?

Unknown a dit…

Personnellement je partagerais plus volontiers un thé mais je dois avouer que Franz sait de quoi il parle!
Et puis une bonne soupe par les temps qui viennent peut avoir de l'intérêt !