Papa est parti

(Cliquez sur la photo pour l'agrandir)

Le 14 septembre, la maladie a emporté mon père pour son dernier voyage.

Je ne l'avais jamais entendu se plaindre ni garder rancune à la vie.

Il avait pourtant perdu son père et son frère à l'âge de 10 ans, emportés par ce qu'on appelle "le vent de l'histoire"; c'était la police française aux ordres de l'occupant nazi qui était venue pour les faire disparaître.

Il avait perdu trop tôt sa mère "à la peau de lait" qu'il adorait.

Il avait contracté une maladie qui l'a handicapé toute sa vie mais qui ne l'a jamais empêché de sourire, taper dans un ballon ou raconter des histoires drôles.

Il avait perdu un fils, à une époque où les erreurs médicales étaient plus facilement qu'aujourd'hui étouffées.

Il venait de perdre il y a un an la femme de sa vie, ma mère, après l'avoir accompagnée de son amour dans sa douloureuse et cruelle maladie.

Il venait de fêter ses 80 ans.

Il aimait Thomas et Ariane, mes deux enfants, comme les siens.

Je garde le souvenir d'un homme à la voix douce et aux gestes tendres.

Certains ont la noblesse du coeur à défaut d'avoir celle des origines.

J'ai connu un gentilhomme.

Je suis fier d'être son fils.