dimanche 11 novembre 2007

"Etre charrette"
























"Etre charrette, c’est être pressé de finir un travail, c’est être presque hors délais : débordé, aux abois parce qu’il faut que tout soit fini à temps.
Et cette expression vient de l’Ecole des Beaux-Arts.
Les étudiants en architecture, pour passer leur diplôme, devaient présenter au jury une maquette correspondant à un plan précis.
Cette maquette était réalisée dans des ateliers, et non à l’Ecole elle-même.
Le jour de l’examen, on devait la transporter.
Mais comment?
Sur une charrette pardi, l’affaire étant fragile et encombrante.
Et cette charrette, traditionnellement, était (paraît-il) tirée par des bizuths de l’Ecole, de jeunes élèves de première année.
N’empêche ! la maquette devait être prête à temps, quand la charrette arrivait.
L’apprenti architecte était donc « charrette ».
Le mot s’est conservé, mais ne s’emploie bien sûr que dans un usage assez familier."

Une autre acception du mot charrette interpelle également:

"La liste des licenciements planifiés, qu’on appelle souvent pudiquement plans sociaux s’allonge… Et on entend souvent le mot charrette, pour désigner chaque nouvelle étape de ces licenciements collectifs.

Image étrange dont l’origine est à chercher dans l’histoire de France.
L’expression fait allusion aux charrettes des condamnés à mort de la Terreur.
Dans le courant de l’année 1793, la guillotine fonctionnait beaucoup et les condamnés étaient transportés de leur prison jusqu’au lieu de l’exécution dans des charrettes.
C’était pratique peut-être… c’était surtout symboliquement humiliant: beaucoup de ces condamnés étaient des ci-devant, c’est-à-dire des aristocrates, plus habitués au carrosse qu’à la charrette.
Et la charrette , cette voiture à deux roues, tirée ordinairement par un homme, parfois par un animal (cheval ou bœuf) était un objet rustique: la voiture du paysan, ce qu’on utilise pour transporter son foin… Alors pensez! pour des marquises…

On voit comment le nom a pu être usité plus tard, pour désigner des paquets d’hommes dont on brise l’avenir sans s’émouvoir."

J'ai trouvé ces précisions sur l'origine de ces expressions sur le site des archives inofficielles de parler au Quotidien.

1 commentaire:

Nicole a dit…

très intéressant, merci ! Photo toujours magnifique !