jeudi 10 février 2011

Banc public de Xiamen, la nuit






















(Cliquez sur la photo pour l'agrandir)

Il faisait chaud cette nuit-là à Xiamen. 
Cet homme, allongé sur le banc, me semblait épuisé.

Quand je croise un "dormant", j'ai toujours un peu peur que le charme se rompe si je tarde trop. J'ai pu m'apercevoir au fil des années que les gens qui dorment sont, en effet, souvent dotés d'un sixième sens qui les prévient du danger photographique!

Je me dépêche donc, déploie mon trépied, installe mon appareil-photo et procède aux réglages, tout cela le plus silencieusement et le plus rapidement possible.

Avant même de pouvoir déclencher, une foule compacte, intriguée, amusée et surtout bruyante, se presse dans mon dos en un demi-cercle de plus en plus imposant.
J'ai l'impression que toute la rue et la moitié des gens éveillés du quartier se sont pressés pour participer.
"Mais que peut bien vouloir faire ce "long-nez", ce "faguo" (Français) en prenant une telle photo? Pourquoi ne va-t-il pas plutôt photographier le beau temple un peu plus loin ou ces jeunes danseuses recrutées pour faire du marketing érotique pour l'inauguration d'un salon de massage?"

Pourtant, cette fois, ce pauvre homme est vraiment épuisé. Il ne se réveillera pas, le bruit ne parvenant pas à troubler son profond sommeil.

Le photographe a pu faire son cliché. 
La foule repart joyeuse et toujours bruyante.
L'homme est toujours aussi fatigué.

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